Rem. gén.
1. Accord en genre et en nombre. Les adj. et les part. qui se rapportent à on s'accordent au masc. sing. Toutefois, ,,le pronom on, qui grammaticalement est du genre masculin, n'en souffre pas moins un adjectif prédicatif au féminin, lorsque la personne déterminée à laquelle il se rapporte, est du sexe féminin. Cet accord sylleptique peut se faire également, quand on, tout en se rapportant uniquement à des femmes, a le sens d'un pronom indéfini`` (Weerenbeck, Le Pron. on, en fr. et en prov., 1943, p.9). −Monsieur, quand on n'a pas le temps de rêver éveillée, on n'a pas davantage le temps de rêver endormie, Dieu merci! (A. France, Bonnard, 1881, p.272). C'est maintenant surtout, bien plus qu'au printemps lorsque ma mère mourut, que je réalise ce que c'est que vivre à Saint-Léonard (Loiret) avec un vieil oncle sourd et stupide, quand on est fille, pauvre, orpheline sans frère ni soeur, et qu'on va sur ses trente ans (Montherl., J. filles, 1936, p.921). De même, l'accord sylleptique peut entraîner exceptionnellement le plur. pour l'attribut ou l'appos. se rapportant à on. On était une trentaine, et assez serrés, car on n'ouvrait pas le petit salon, qui servait de chambre à ces demoiselles (Zola, Pot-Bouille, 1882, p.49). On était désemparés. On avait faim, on avait soif et dans ce malheureux cantonnement, rien! (Barbusse, Feu, 1916, p.206).
2. Substituts de on. a) On peut être repris par se ou soi. Et, à ce moment-là, Séraphin s'étant tu également, on avait senti grandir autour de soi une chose tout à fait inhumaine et à la longue insupportable: le silence (Ramuz, Derborence, 1934, p.14). b) Par nous ou vous. Les livres, c'est comme les amis, on ne les choisit pas librement. Ils s'imposent à vous (Daniel-Rops, Mort, 1934, p.386).
3. On peut renvoyer à des choses ou à des abstractions personnifiées; mais il ne peut pas désigner Dieu. Et puis les menteuses [les cloches], les effrontées, celles qui sonnent pour le dehors, pour la rue, pour faire croire qu'on est une maison considérable et qu'on occupe beaucoup de monde (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p.81).
4. Répétitions de on. On peut être répété ou omis devant un verbe coord., dans les mêmes conditions que les autres pron. pers.
5. Oppos. on/l'on. a) La lang. châtiée use volontiers de la var. styl. l'on , surtout après et, où et si, plus rarement après ou, qui, quoi, pourquoi. Et l'on dit qu'à Londres il y a une foule d'hommes et de femmes françaises sans place qui réunissent les talents que je cherche (Staël, Lettres L. de Narbonne, 1792, p.87). Hector: Si l'on aime ce qui vous délivre de l'espoir, du bonheur, des êtres les plus chers (Giraudoux, Guerre Troie, 1935, I, 3, p.21). b) L'on est fréq. après que (surtout le que rel.), en partic. quand la syllabe initiale du mot suiv. est con- ou com-. Car on avait dans cette maison tellement peu de personnalité que l'on conservait en bonne place tous les objets qui vous avaient été offerts (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1372). c) En tête de phrase, l'on évite peut-être une attaque inhabituelle. Camille, ouvrez, ouvrez, c'est moi. L'on ne vient pas (Chénier, Élégies, 1794, p.72).
6. On employé subst. Debout, dans sa chaire, pâle de rage, le pauvre On écoutait toutes ces injures, dévorait toutes ces humiliations et se gardait bien de répondre (A. Daudet, Pt Chose, 1868, p.108). On me proposa un jour de me faire inviter aux soirées d'Augustine. −Qui, On? −On, parbleu! Vous le voyez d'ici: l'éternel on qui ressemble à tout le monde, l'homme aimable, providentiel (A. Daudet, Trente ans de Paris, 1888, p.47 ds Sandf. t.1, §219).
https://www.cnrtl.fr/definition/on